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Publié en 1974, traduit en différentes langues (allemand, coréen, espagnol, galicien, italien, japonais, serbo-croate, etc.), le livre de Louis-Jean Calvet Linguistique et colonialisme a joué un grand rôle dans l'épistémologie de la linguistique, l'émergence de la sociolinguistique, les réflexions sur les politiques linguistiques et la prise de conscience par les militants de la diversité linguistique. Louis-Jean Calvet a montré dans son ouvrage que l'ouverture de l'Europe sur le reste du monde s'est accompagnée d'une minoration et d'une domination de la langue de l'autre ; et cette réflexion dépasse, on s'en doute, les seules aires géopolitiques et situations sociolinguistiques des exemples choisis par l'auteur pour sa démonstration. Son livre a eu le mérite d'avoir autant élucidé le rôle de la langue dans l'ébauche de la prétendue suprématie de l'Occident que le rôle de la linguistique, en tant que discipline, dans la mise en œuvre du projet colonial. Cette double perspective fait émerger l'idée que la décolonisation ne peut être opérante que si elle agrège une idéologie discursive de la langue d'une part, et une décolonisation de la linguistique, d'autre part. Cinquante ans après sa publication, nous nous proposons de revenir sur la thématique principale de l'ouvrage et sur le concept de glottophagie, au regard de la configuration linguistique actuelle du monde, et de poser un certain nombre de questions (voir argumentaire).

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